vendredi 29 juillet 2016

Fraicheur aspoise


Canyoning en vallée d'Aspe

La vallée d'Aspe est  une vallée pyrénéene propice à la pratique du canyoning.
Malheureusement elle n'est pas accessible aux débutants ou aux pratiquants de niveau moyen .
Ce sont souvent les difficultés techniques qui ralentissent le plus les  descentes .
les problèmes inhérents aux canyons aspois :

1) D'abord beaucoup de pente.
2) Nombre élevé de rappels dans chaque canyon .(on dépassera la douzaine de rappels par descente ).Certaines descentes oscillent entre 400 m et 800 m de dénivelé.Il faudra avoir un bon niveau de la pratique des rappels en eau vive ou en grande hauteur.
3) Régime des eaux commandé par le contexte orageux-nival.
(Ceci exclut certaines périodes de l'année )
4) Equipement assez moyen et minimaliste .
(Vu les conséquences de certaines crues ,il n'est pas aisé de maintenir un équipement constant et de qualité ,à part sur les canyons faciles ,avec peu de marche d'approche et assez visités)
5 ) Evolution des lits des barrancs ou ruisseaux .
Quand on est novice dans le secteur ,on peut etre étonné de la position de certains points d'encrage à 4 ou 5 mètres dans les voutes.
Il s'agit là de la marque du recul des remplissages des ruisseaux .
Sur les topos on marque des cascades qui, 3 ans après, n'existent plus ou on décrit des configurations qu'on ne reconnait pas d'une année sur l'autre.
Les crues et les avalanches modifient annuellement  la physionomie  des canyons.
6) Nombreuses embacles ou troncs encombrants ,entrelacs qui rendent les progressions fastidieuses .

7) Météo d'influence océanique avec de nombreux effets de foehn.
Brouillards fréquents même en été.

8) Luxuriance de la végétation
(on est loin des canyons "nettoyés" du Mont Perdu ou de la Sierra de Guara)

6) Les marches d'approche peuvent être rebutantes.

7) Canyons recensés ou publiés à ce jour (Août 2016) en vallée d'Aspe

1-sharrumbaut de Labrénère
2-sharrumbaut d' Anaye
3-Arrec d'Anitch ou ruisseau de Coppen.
4-Gorges de Lescun
5-Canyon du pont de l'Arpet ou défilé d'Aidy
6-Canyon de Sescoué ou gorge d'Enfer
7-Canyon de Lapassa ou gorge de la Berthe.
8-Gorge de Houndarette et gorge de Gey.
9-Gorges de Sansanet ou Eths Gaudachs
10-Eths Courets
11-Arrec de Yese (38 rappels)
12-Cascades du Narbet

Il doit bien en rester quelques uns oubliés par les aficionados ou en repos pour le respect de leur faune et leur flore.

8)  On appelera sans distinction les cours d'eau relevant du canyoning par les mots suivants :
ruisseau ,canyon ,gorge , gorga ,garganda , arrec .
les rivières s'appeleront gaves ,
les cascades , xurrut ou chourrout ou sharrumbaut .
L'aire linguistique de la vallée d'Aspe relève du gascon majoritairement.
Il existe cependant un nombre important de toponymes relevant du celte ou de la langue d'Aquitaine (aujourd'hui dénommée euskara).Des mots comme Arpet ,Aspe ,Anaye ,Lescun ,Borce ,Chourrout ,Billare ,Ahunamendi ,ont des racines indo européenne.

Dans le présent article ,nous vous présenterons 3 spécimens d'arrecs intéressants à descendre.
Nous descendrons Lapassa ,Anitch et Arpet ,réalisés lors d'un WE prolongé.

I - Lapassa

le canyon de Lapassa est situé au milieu de la vallée d'Aspe sur la commune d'Accous.
Il faut emprunter le chemin du col d'Izeye passage convergent d'altitude avec la vallée d'Ossau.
un peu avant la cabane de Lapassa il faut  suivre le ruisseau.
C'est parti.
Pas mal d'embacles.
Ce ruisseau est alimenté en hiver par les avalanches du Ronglet .
A voir les dépots et sédimentations ,ça doit dégouliner.
C'est parti pour 3h30 maxi et une douzaine de cascade ,dont la plus grande mesure 45 m.
Lapassa en gascon signifie "les dalles relevées".



II - Anitch

Le petit torrent de Coppen sépare les communes de Lescun et lees Athas.
Le canyon est plaisant, sans trop de difficultés rechniques .
Ce canyon est surtout jubilatoire par l'ambiance qui se dégage en son sein.
De magnifiques roches striées ,une ambiance tropicale humide ,de belles fougères et des fleurs d'eau
Un bon débit non dangereux en juillet.
Bref du plaisir ....
Attention à l'arrivée .
On traverse :
une propriété EDF sur un sentier suspendu
un tunnel SNCF désaffecté
une propriété privée dès que l'on a franchi le tunnel de la voie de chemin de fer désaffectée .

III Arpet ou Aidy

Le petit arrec de l'Aidy (ruisseau) sec ,en été, est situé dans la forêt d'Issaux sur la commune de Lées Athas.
Ce canyon étroit comme un méandre , permet de rencontrer la source  (oueil) du gave de Lourdios qui ensuite baigne Lourdios Ichère et le Barétous  après 1500m de progression .
Départ en amont du pont d'ARPET , pont édifié au temps de la Mature de la Royale au XVI et XVII siècle.
Le nom de ce pont donnera le nom au canyon en général.
Les troncs de la foret d'Issaux étaient acheminés sur Osse ou Lees ,puis par le gave d'Aspe et l'Adour jusqu'au port de Bayonne par radelage.
Un convoi de tronc a été reconstitué en bord du gave d'Aspe sur la commune de Lees Athas.
En Navarre ,on les appelle les "almadias".
Peu de difficulté à l'étiage.
Prévoir une lampe frontale pour remonter la rivière souterraine que l'on trouvera dans le porche de la résurgence.
On peut remonter cette rivière sur une centaine de mètres sans trop de difficultés.
Atmosphère humide et nébuleuse tout au long de ce canyon ,contraste entre la fraicheur de la gorge et la chaleur qui enrubanne la forêt dense..
Sans s'y méprendre on pourra dépasser les 3 heures de progression.
Nombreux obstacles ,pas des grandes hauteurs mais il faut être vigilants.
Quelques troncs mal placés.
Il existe vers la sortie une marmitte piège dont la remontée pourra causer quelques soucis.(corde en très très mauvais état)
Prévoir une navette de voiture .
Arpet vient certainement du toponyme Harpia (la grotte) et le "eta"  signifiera le lieu.A prendre avec des pincette toutefois."Ar" est aussi la pierre et "pe" : indique la notion d'en-dessous .

mardi 14 juin 2016

Ostibarret -Marche régulière 44. Ibilaldi neurtua-Auñamendi


 La 44ième marche régulière d’Auñamendi aura lieu le dimanche 26 juin 2016 à Hosta (Basse Navarre).
Le départ général est fixé à 8h00 précises sur la Place.
La journée s'organisera autour de 2 marches commentées dans le massif des Arbailles-Arballak.


Aux antipodes des marches ou courses balisées ,ces 2 marches seront l'occasion d'échanges sur la gestion de la montagne au XVIII et ses conséquences actuelles. 

Histoire et randonnée seront au rendez-vous ce jour là.
Une randonnée partira du village à 8h00 et fera le tour du massif des Arbailles.

Comptez 17km et 1000 m de dénivelé.
L’autre démarrera des palombières d’Olhobi ,au dessus de Béhorléguy, vers 8h30 et se dirigera vers la plaine d’Elzarreko Ordokia.
Les 2 marches passeront par les contours du Quinto Ostibar Garasi ,créé le 15 Novembre 1765, lors de la fixation définitive des limites entre l'Ostibarret et le Pays de Cize.


Asketa-Olhobi-Akokomunho-Hoztasaro-Gillenberro-Alhamendi-Baratchatoua-Harrixuri-Pedrolarria-Montzutalanne,Aphezberro-Bidegain,.....
autant de noms mystérieux, oubliés des cartes modernes , retrouvés dans les Archives des "jointes" ,"des cours générales" ou  des "alcadias" d'Ostibar et de Garasi-St Jean que les encadrants d’Aunamendi vous dévoilerons au cours de ces deux randonnées.


Autonomie complète exigée (nourriture et boisson)
Réservation par mail aunamendi@orange.fr ou 06 77 355 419.
Places limitées , explications bilingues eukaraz-frantzezez
Zone pastorale utilisée : pas de chien admis par les organisateurs

Arrivez en forme (terrain karstique par moment délicat)
Tracks en format gpx sur demande . 





Urtero bezala, Auñamendi elkarteak bere 44.ibilaldi erregularra antolatzen du Hoztan (Baxe Nafarroa) 2016ko ekainaren 26an igandearekin .

Abiatze orokorra  herriko plazatik izanen da, 8:00etan ttanko.

Bi ibilaldi horiek Arbailako mendietan zehar iraganen dira , eta denbora berean,  mendigune horren historia aipatua izanen da.

Lehena ,plazatik abiatuko da 8:00etan mendiguneari itzuli osoaren emateko.

Bigarrena, Olhobiko usotegietatik abiatuko da 8:30tan Eltzarreko ordokirantz.

Bi txango horiek ,1765ko ” Quinto Ostibar Garasi” eremuak inguratuko dituzte.

Zehazki errateko, Azketa-Olhobi-Hoztasaro-Gillenberro-Alhamendi-Baratxatua-Montsutalanne-Aphezsoro Bidegain-Harri xuri- Pedrolarria guneetik igaroko gira.

Oraingo mapek ahantziak dituzten eta artxiboetan atzemanak izan diren izen zahar eta hain misteriotsu guzi horiek deskubrituko dituzue bi ibilaldi horien kari , elkartearen antolatzeei esker .

Janaria eta edaria bakoitzak  bere gain hartu beharko ditu.

Lekuak mugatuak direnez, izen emateak aitzinetik  helaraztea hobe liteke helbide hontara : aunamendi@orange.fr edo zenbaki hontara : 06 77 355 419

Artzain guneetatik kurrituko girenez, zakurrak debekatuak izanen dira .

  Igande artio eta fleite onean etorri (tarteka zola malkartsua baita)




borne d'Alkorte
la borne d'Akokomunho.
la borne de Burhalde
la borne de Baratchatoua

jeudi 7 avril 2016

Labourd-Basse Navarre : Les croix pastorales d'Artzamendi


Certes, cet article ne présentera rien d' essentiel pour la connaissance du massif d'Artzamendi-Mondarrain (classé au réseau Natura 2000 pour un certain nombre d'espèces végétales ou animales protégées en 2014) ,il ne rapportera rien ,non plus , en terme d'incidence économique directe.
Il se voudra simplement un témoignage sur une époque révolue, avant  oubli complet et définitif dans la mémoire collective.
Après avoir cherché des témoignages de connaisseurs du Massif ou d'habitants des communes de Bidarray et d'Itxassou ,il fallut se rendre à l'évidence d'un désinteret total sur le sujet et  recommencer le travail de collecte depuis quasiment zéro.Seul P. Badiola avait entrevu un menhir croisé ,mais l'avait interprété comme une limite frontalière .(cf revue Jakintza "spécial Itxassou" 2012)

Cet article contribuera , j'espère , à répandre un peu d'humilité chez les sportifs arrogants et les acteurs du tourisme sans limites  , qui nous font croire , à coup d'articles rédigés par des attachés de presse , de reportages TV , ou de pompage sur Wikipédia , qu'ils ont inventé le Pays Basque , qui aurait été créé il y a 40 ans ou pour les plus ignares d'entre eux, qui ne date que de 2014 .

La marchandisation actuelle de l'espace montagnard est une aubaine due à l'abandon des pratiques agropastorales ancestrales et ces chers acteurs pensent que seul l'ultra tourisme de masse pourra sauver les estives en cours d'abandon en Labourd et en Basse Navarre .
La montagne n'est donc devenue qu'un terrain de jeu ,un stade pour les urbains en quête du rêve des Grands Espaces.

Ils en profitent ainsi pour apporter et semer ,en altitude, les  contraintes et les fantasmes de cette civilisation  urbaine avec ses turpitudes cent fois renouvelées .
(mécanisation des loisirs ,course à la rentabilité et à la productivité ,le temps étant pris comme l'unique référence ,massification des épreuves sportives , pose de balisages permanents ....).
La mécanisation des loisirs perdure .Les rencontres avec des 4*4 ,quads ou motos "vertes" ,qu'on croyait éloignées par les arrétés de classement de protection , se sont accentueés ces dernières années sous l'effet des restrictions budgétaires affectant le réseau de surveillance de l'ONCFS.
Un rallye automobile s'est même invité en avril 2016 au coeur de cette cathédrale du silence.

Les "collants-pipettes" ou "pepittoak" ,nous n'en doutons pas , auront vite fait de remplacer les bergers dans  le dur labeur d'entretien des chemins ou la restauration du petit patrimoine .
Vu la générosité avec laquelle nos élus laissent filer les subventions à leurs attentions ,le résultat devrait être à la hauteur.
(65 000 euros pour rebaliser 5 chemins PLR en Baigorri en rouge pour une stationdetrail.com)


Le Pays Basque perd peu à peu la connaissance de son Histoire et certainement un peu de son âme ,pour renter dans la civilisation de la mondialisation , de l'économie globale et des raccourcis du folklorisme à travers la civilisation des loisirs et du tourisme.
Le "Pays Basque de Ramuntxo" a encore de beaux jours devant lui et les organisations festives pourront toujours le vendre à travers ces relais officiels et institutionnels (OT ,CdT ,presse,..). Ah qu'il est plus facile de feter en ville ou village ,les éléments de la gastronomie "locale" que de mettre en valeur les antiquités et patrimoines qui habitent nos montagnes.

Prenons conscience que les paysages d'hier n'ont rien à voir avec nos paysages actuels.

Les espaces montagnards étaient aussi réglementés que ne le sont nos espaces urbains actuels .
Ici pas besoin de clôture ,de grillage ,de feux rouges .

Fontaine ,source ,borde ,arbre remarquable ou églantier isolé ,pierre naturelle ou borne façonnée, constituaient autant de marqueurs de la gestion de cet espace.

Les utilisateurs connaissaient ces règles de vie des libres parcours que les bergers apprenaient dès l'age de douze ans pour la conduite de leurs premiers troupeaux.
Les cadets ,le plus souvent , régnaient sur ces territoires pastoraux,loin des yeux des maitres de maison qui les opprimaient en ne leur laissant aucune initiative sur l'Etxe ou l'Oustau .
(Etxe : institution complexe représentant la maison stricto sensu ,le droit de délibérer en cour générale,le droit d'admettre d'autres Etxe dans le finage de la vallée ou du village ,le droit de devenir juge ,le droit d'avoir une place marquée au cimétière ou l'église....)
D'autres cadets étaient employés aussi par les ordres de St Jean de Jérusalem  (Bayonne) ,les prémontrés d'Urdax ou les Augustins de Ronveveaux.Ces ordres se sont livrés à une guerre sans merci poir la conquête des espaces pastoraux dès le Haut moyen Age.

les cadets  prenaient possession des espaces dès les montées en estive. 
Leur savoir faire sans égal a été la clef de la conservation et transformation de ces paysages montagnards .Il a assuré la survie économique des fermes de la plaine ou des ordres religieux par les revenus directs ,les dimes .
Ces espaces seront fragilisés s'ils ne deviennent que des lieux à usage touristique .La biodiversité y perdra surement.

On a toujours entendu des histoires de chicaneries ou de disputes en montagne,
"les guerres oubliées" selon la formule de Christian Desplat .

Mais les faceries ,les compascuités ,les lies ,le carnal (ou carnau) et les droits de carnalage ,les dimes ,les taxes diverses et variées , les usages de "sol à sol" ,les bustalizas ,les sarois ,les bordaldes ou les kortak ,la Mesta , les possessions des ordres religieux ou les actes notariés avaient bientôt fait de réglementer tout  ce petit monde pour assurer la paix et la sérénité  sur ces lieux ouverts .
L'armée ,les gardes foraux  ou royaux ,les douanes et contributions infirectes firent aussi le ménage dans les hauteurs.

Aujourd'hui que nous reste il, sur le "plateau vert" d'Artzamendi ,entre Gerasto et Meatse ,entre Bidarray et Itxassou ,entre Basse Navarre et Labourd .??
Outre quelques bergeries retapées par des fervents descendants de bergers ,
des ruines de bordes ,des espaces qui se referment avec la végétation altanto-océanique de la zone intermédiaire (landes ,ajoncs ,genets ,bouleaux ,..) ,
Quelques sentiers entretenus par des fervants randonneurs ,chasseurs ou éleveurs ,
Quelques cromlechs ayant échappé au massacre des pelles mécaniques ou des voleurs de pierre de grès.
Avant complète disparition ,il nous reste à connaitre et inventorier ce petit patrimoine dont les bornes pastorales sont des signes de délimitation de ce vaste lotissement agropastoral que constituait  le massif d'Artzamendi.

Ces croix ,situées sur ce que la modernité malencontreusement a appelé le "plateau vert" ,nous rappellent que les montagnes étaient ,avant tout ,des lieux de travail ,d'échanges économiques et surtout des lieux d'Histoire.
(ces endroits étaient classés en herms communs ,forêts en défends (betat) ou ouvertes)
A cette époque, écobuage signifiait défrichement avec une bêche-fourche du nom d'écobue (pikotzea en euskara) .
Mettre le feu en montagne (ou brulis) était un acte réprimandé et puni , appellé clairement incendie .
Le petit cheval ou pottock était interdit de paturage.
Malheur aux fraudeurs ou aux délinquants ainsi nommés dans les PV de délibérations syndicales ..

Quelques chèvres ,bien gardées ,étaient tolérées au milieu des troupeaux.
Elles étaient interdites surtout dans les  "bedats" ou "vétés"  ,qui étaient surveillés par les nombreux gardes garants de ces défends en forêts privées ,royales ou communes.
(on ne dit pas, à cette époque, communales)

Des grands troupeaux de cochons faisaient route entre les  vastes forêts royales du royaume de Navarre .
La domination de l'élevage ovin n'était pas encore affirmée.
Le fromage était une denrée rare .

Le  travail de récupération de cette mémoire historique ne fut possible que grâce à l'utilistion des technologies satellitaires GNSS ,de numérisation et scannage, d'utilisation d'un SIG  et d'un logiciel CAO-DAO, de transformation des systèmes de coordonnées (Bone-CC43) ,
bref de tout un attirail de belle technologie et de maniable technicité.
Mais les résultats ont été au rendez-vous .

Les cisailles ,les rateaux ,la chance surtout ,les coupes-coupes nous ont beaucoup aidés.
Ce furent de grands moments de suspence ,de perspicacité et d'amitié aussi....
Un article plus détaillé sera édité d'ici quelques mois dans la RMB ou la RIEV .

L'emplacement des premières croix doit dater de la période 1240.
Elles ont été, pour la plupart, rénovées au XIXème .
Nous nous trouvons là sur l'ancienne limite entre Navarre et Angleterre, à l'époque d'Aliénor ,quand fut signé le traité des limites entre Simon de Monfort et Sanche ,le navarrais.
La plupart des bornes sont doublées par des rochers caractéristiques en quartz blanc ,dur à graver.
Un menhir est utilisé dans ce bornage ,croisé,il peut être daté du néolithique.(-2000 aJC)


Bibliographie à lire et relire pour une bonne compréhension de la montagne basque par des maitres de la discipline.
1 JB Orpustan
a-"la forêt royale d'Ossès"  (la vallée d'Ossès -ouvrage collectif -Izpegi editeur)
b- Histoire et onomastique médiévales- L'enquête de 1249 sur la guerre de Thibaud I de Navarre en Labourd (revue du CNRS Lapurdum 2-1997)
2 Eulogio Zudaire Huarte :
a- Facerías de la cuenca Baztán-Bidasoa 1967 Viana 28-106 p 61-96 et 1967 vol 28-108 p 161-241
 b- Contingencias fronterizas Baztán-Bidarray cuadernos de Etnología y Etnografía de Navarra (CEEN) 1993 Volumen 25 Número 62 Página 204 - 217
3 Michel Duvert :
a-KOBIE (Serie Antropología Cultural). Bilbao Bizkaiko Foru Aldundia-Diputación Foral de BizkaiaN.º XI, pp. 225 a 314, año 2004/5.ISSN 0214-797 l BORDES, PEUPLEMENT ET HABITAT AU PAYS BASQUE NORD Bordas, poblamiento y habitat en el País vasco francés
b-revue ikuska 2015 : essai sur l'habitat en montagne : St Michel
c-sel, saroi et bordaldes ,les espaces circulaires , sur le site web de Lauburu (indispensable)
4- Claude Dendaletche RMB 1974 les constructions pastorales d'Artzamendi
5-Samuel Leturcq : Territoires agraires et limites paroissiales in Mediévales 2005
6-Nekane Vizcay Urrutia Uso y ocupación del medio natural: un análisis de las
bordas en el valle de Erro y Auritz/Burguete in Cuadernos de Etnología y Etnografía de Navarra (CEEN), 84 (2009), 181-345
7-Général Gaudeul (travaux sur Artzamendi) références inconnues -descrption d'une gravure polymorphe
8- Travaux de recensement des 150 roues de moulins sur Artzamendi (collection privée)
9- Danielle Lassalle Berger basque -berger pyrénéen 2015-Elkar edition





dimanche 3 avril 2016

raquettes en Soule

Petite randonnée en rkt en terre de Xiberoa.
Le crête qui départage les communes de St Engrâce (Santa Grazi) et Larrau (Larraine) est un lieu tout à fait adapté à la pratique de cette activité.Le point de départ ,selon la saison ,sera conditionné par l'altitude de la neige.En général ;les départs se prennent entre 950 et 1200 m .
La route de Maniolakoborda n'est pas déneigée systématiquement .
Notre objectif , qui était de  parcourir intégralement cette dorsale ,fut  contrarié par le vent du Sud intense qui fit son apparition dès midi ce jour là .Les rafales à 90 km/h ne nous permirent pas de dépasser Izeytto , troisième sommet de la dorsale.
quelques photos viendront graver les souvenirs de cette journée.
carte Ign :Arette ,Larrau


















lundi 22 février 2016

Zortziko à Roncevaux / trilogie en raquettes

Que les amateurs de danse populaire ne m'en veuillent pas.Il ne s'agit pas ici de singer ou d'emprunter le mot ,pour quelques élucubrations intempestives ou humoristiques.
Non il s'agit d'un vrai "HUIT" que nous ont offert les monts de Cize, ce samedi au cours d'une randonnée en raquettes qui restera légendaire comme l'ambiance des flancs de Txangoa le suggère depuis près de 800 ans..
(Pour mémoire ,c'est ici, qu'on place la fin du chevalier Roland,comte des Marches de Bretagne ,"neveu" de Carlos Magnus ou Charlemagne ,empereur européen du VIII-IXème ,)
On aurait voulu rester en montagne, longtemps ,dans ce jour infini et cet univers arctique.
Les lignes blanches et bleues s'y sont melées toute la journée.
Roncevaux fut choisi car ce lieu plus que tout autre, exerce une magie absolue pour tout amateur de l'histoire de la Navarre et du Pays Basque.
Aux confins de la Haute et Basse Navarre ,cette abbaye ,soutien indéfectible au Reino de Navarra ,qui lui accordat tant de privilèges,fort de sa richesse séculière ,est une des pierres angulaires de la maison basque.
On ne peut comprendre la montagne basque sans au moins ,une fois être tombé dans les filets de ses bornes ,seles ,korta,bustaliza ,diezmo y tallas,déchiffrés par tous les historiens qui se sont interressés à cette muti-nationale du Moyen Age (l'ordre de St Augustin).Ces fondamentaux ont façonnés nos montagnes,fondés les villages et placés les maisons,colonisés les monts,écrits les légendes qu'on se transmet depuis le Moyen Age.
(pour ne citer que les historiens les plus connus: Zudaire ,Idoate,Goyenetche,Arvizu Gallaraga,Aragon Ruano;Mutiloa,...)
Point n'en faut, nous ne referons pas le cour de l'histoire ,mais qu'ils le sachent, les jacquaires et les traileurs, n'auront jamais inventé la montagne basque ,l'histoire et les chemins de ce même pays.
Ils ne sont qu'une suite de l'évolution économique mise en place sur ces monts depuis déjà 4000 mille ans, au moins, par le peuple des bergers d'abors , puis par des ordres comme les Augustins ,les Prémontrés ,  St Jean de Jérusalem ou les Templiers.Ainsi il leur sera demandé une certaine discrétion dans le pinturlirage intempestif et outrancier des chemins romains et du néolithiques .

Place à la randonnée.
Ce fut un "dia acojonante o cojonudo" suivant le sens que l'on veut donner à l'adjectif de son choix (incroyable ,formidable ,à faire trembler ,à nous laisser les jambes flasques, etc ec..)
On peut dire qu'à part la partie entre Ortzanzurieta et le col de Lepoeder où nous avons croisé 20 marcheurs ,tout au plus ,personne de la journée à part  un gaitero pamplones qui suivait nos pas de loin ,pour ce rassurer.
Voici donc des images de cette petite Triologie en zortziko : Ortzanzurieta,Mendieder (ou Altobizkar),Txangoa .Sarasate n'est pas loin.
Pas de tracks , des photos dans le désordre,pas de légendes(aux photos) pour éviter l'assistanat généralisé et le tracking des moteurs de recherches du Web 3.0.Pas de toponymie pour laisser aux lieux la magie d'un territoire qui nous a laissé le bonheur de faire notre trace dans la neige vierge ,poudreuse par moments.
Compter 18-20 km et 1100 m de dénivelé.
Il faut avoir un peu de caisse,
mais le parcours est modulable à souhait.....
A vous d'y revenir quand les conditions se représenterons.

dimanche 31 janvier 2016

Navarra : vuelta de las ermitas de Baztangoiza

Dans le dernier article de son blog Oscar Elorza nous a régalé d'une randonnée commentant le tour des chapelles du Haut Baztan.
Ce n'est ,tant soit peu, l'architecture des chapelles  qui constituera l'attraction principale de ce tour ,que les cheminements et liaisons entre les villages ou hameaux  qui permettent la réalisation de ce périple.

Ces cheminements  nous ouvriront les yeux pour échaffauder aussi des randonnées de part et d'autre de la vallée car ils échappent la plupart du temps au bitume qui a grandement envahi les parties basses du Baztan ces trente dernières années..
Et là on n'a pas été deçu.
J'avais été, dans le temps, échaudé par des liaisons aux environs d'Azpilkueta qui avaient fini au milieu des ronces,et avais ainsi décidé de ne jamais revenir dans ces parages.
Ce qui parait évident aujourd'hui grace à la militance des marcheurs de Baztango Mendizaleak et à leur travail de récupération des sentiers,ne l'était pas il y a 20/25 ans ,quand l'agriculture et l'élevage fermaient la campagne à tout crin.
Il existe, dans cette randonnée, au moins 50 changements de direction , de carrefour ,de chausse-trappe à négocier avec exactitude .
C'est pour cela qu'une description détaillée n'est pas opportune ,quasi impossible ,car l'oubli d'un détail aurait tôt fait de vous envoyer ailleurs et vous fairez perdre le fil d'Ariane du tracé par la carte.

L'itinérance passe par des hauts lieux historiques liés à la couronne et à l'histoire de la Navarra.(divers palais dont celui de la famille de St François Xavier ) .On s'arrêtera devant une multitude de maisons nobles ,des casa torre ,de casa fuerte ,un réseau de moulins ,des chemins dallés ,des bordes ,des bordaldes, des maisons souches et autre architecture civile ,religieuse ou militaire.
Par moment, on se laisse à rêver de ces paysages pratiquement inchangés depuis le XVIIème siècle.
Dommage que l'électrification anarchique ait défait l'harmonie des certains passages.

Et puis nous accompagnera, durant ces 6 heures de marche ,le souffle de la littérature puissante de Félix Urabayen qui nous imprégnera  des lieux que Pedro Mari ,Ruth la cagote,Echenique ou Izurdiaga le danseur , personnages du roman "Barrio maldito" traversaient à chaque instant.

Nous retrouverons aussi la réalité de l'écrit des leçons didactiques du père Zudaire (l'historien du Baztan).
A l'ombre des sentinelles Gorramendi ,Autza,Burga,Erkiza et Alkurruntz, le randonneur pourra ainsi utiliser une journée à découvrir un Pays Basque aux architectures riches et puissantes ,aux rapports de voisinage conservés par des dizaines de cheminsen état ,à l'accueil touristique élaboré de façon discrète.

On comprendra aussi la sociologie de la culture baztanaise où la terre n'a pas été divisée et privatisée à outrance permettant ainsi la liberté de circuler dans la zone intermédiaire .

Baztan est encore composé de 80% de terres communes .La survivance du Baztarre et de l'Université se lit encore dans ces paysages.
Cette leçon d'histoire couvrant du Moyen Age à nos jours ne saurait être oubliée au rythme du pas tranquille que cette Nature inspire.

les points remarquables

PK0.00   Eglise d'Amaiur (départ)
PK0.60   chapelle NS del Pilar (Amaiur)
PK4.52   chapelle Santiago (Urrasun)
PK7.72   chapelle san Fermin (Azpilkueta)
PK8.54   chapelle Francisco Javier (Apaioa)
PK13.64 chapelle San Cristobal (Arizkun)
PK15.80  chapelle NS La Dolorosa (Gorostapalo)
PK17.73 chapelle san Gregorio (Iñarbil)
PK19.6  chapelle San Pedro (Erratzu)
PK22.30  chapelle San Miguel (Bozate)
PK23.05  Sta Ana et palais d'Urtsua (Bozate)
PK29.60  Eglise d'Amaiur

PS : il existe de nombreuses casas rurales le long du parcours : bars accueillants  à Arizkun et Errazu .
le cheminement
les métas de fougères : un savoir faire traditionnel du Haut Baztan
petit matin à l'ombre d'Autza
montée vers Azpilkueta
Azpilkueta : le fronton est situé dans l'église.C'est  la confirmation d'un pouvoir religieuxqui avait l'oeil sur tout.Le sens du commun commençait à la porte de l'église.
moulin d'Apaioa
Azpilkueta à l'abri de la montagne Gorramendi en fond.
les chemins de pierre d'Iñarbil (architecture celte ??);dommage pour les poteaux électriques..
Gorostapalo : un passage entre deux défrichements du XVIIIème
la ferme de d'Erratxurizko Litxuatokia : symbole de l'avancée des maisons souches de la vallée vers les montagnes.Isolée sur ses 7 hectares de verdure dédiés à l'élevage.
ermita San Pedro (les 10 chapelles se ressemblent étrangement comme si un plan d'ensemble avait été échafaudé par un seul maitre d'oeuvre)
le palais d'Urtsuia à Bozate (architecture civile et militaire)
voie pavée du Haut Baztan (utilisée pour du portage minier ?? vers les forges de Baigorry ou d' Urdax)
la machinerie d'un vieux moulin

  • Nombre de points de trace : 750
  • Longueur de l'itinéraire : 25.59 km
  • Nombre de waypoints : 18

Calculés avec un seuil de 5 mètres et un lissage sur 5 points
  • Denivelé positif cumulé : 699 m
  • Denivelé négatif cumulé : 708 m
  • Altitude maxi : 438 m
  • Altitude mini : 241 m
  • Altitude moyenne : 331 m

  • Temps non fournis
  • Trace uploadée le 31.01.2016 à 19:14:56
  • Titre : Navarra : tour des chapelles du Baztangoiza
  • Activité : Randonnée Pédestre
  • Description :
    tour des 4 villages de la haute vallée du baztan en Navarra (Baztangoiza)
    10 chapelles ou ermitas dédiées aux cultes locaux des villages d'Amaiur,Azpilkueta,Arizkun,Erratzu et des hameaux d'Apaioa,Urrasun ,Gorostapalo,Iñarbil,Bozate,Zuaztoi,Arribiltoa.
    Tour inspiré par Oscar Elorza,Isabel Aleman ,Pedro Lopez et le père Zudaire ,historien du Baztan. Hommage à Felix Urabayen dont le roman "El barrio maldito" a ému les aficionados de ce coin de Navarra.(réédité en Fr par les éditions Iru Errege à Bayonne-réédité en castillan à Elizondo en 2015).
  • le présent track comporte quelques aménagements par rapport à celui de son créateur.